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Festival des Masques à Porto-Novo 2024

Du 2 au 4 août, la capitale Porto-Novo a été animée par une grande parade de masques qui s'est déroulée dans toute la ville. Cette première édition du Festival des masques a attiré une foule nombreuse, rassemblant aussi bien des participants nationaux qu'internationaux sur les différents sites aménagés pour l'événement.

Durant les trois jours du festival, chaque coin de rue était animé, et il n'était pas rare de croiser des masques sacrés ou profanes à chaque détour. Des Egungun, des Zangbéto, et même des Gununko et Vodun Hunvè ont participé aux festivités. Sur les différentes places publiques, des animations culturelles et artistiques ont été organisées. Des masques venus aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays ont offert des spectacles variés, incluant chants, danses, exhibitions, panégyriques, prières et démonstrations acrobatiques. La population s'est rassemblée en masse, notamment sur la place Lokossa, où l'on dansait au rythme du "Kpodji gègè" et d'autres groupes d'animation. Pendant ce temps, des démonstrations de Egungun et de Zangbéto se déroulaient sur la place Migan, tandis que la place Iya Abessan était également animée. L'atmosphère était festive et euphorique partout.

Sur l'esplanade de l'Assemblée nationale, transformée en village du festival, l'ambiance était tout aussi dynamique. Des stands proposaient une variété de produits artisanaux, culinaires et vestimentaires. L'affluence était particulièrement importante en soirée, lors des concerts qui ont vu défiler de grandes figures de la musique béninoise, comme Zeynab, Bobo wê, et le légendaire Sagbohan Danialou.

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Le point culminant du festival a été la grande parade des masques sur la berge lagunaire de Porto-Novo. La population a pu assister aux performances de nombreux masques, venus non seulement du Bénin, mais aussi du Burkina Faso, du Togo et de la Côte d'Ivoire. Des autorités politiques et administratives, y compris le président de l'Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, étaient également présentes.

Le Festival des masques de Porto-Novo a également comporté un volet académique avec un colloque scientifique pluridisciplinaire. Ce colloque, tenu à l'École du patrimoine africain (EPA), a rassemblé enseignants-chercheurs, scientifiques, et experts de la culture traditionnelle pour réfléchir sur le thème « Les traces du Vodun dans les arts et cultures des sociétés post-esclavage ». Selon le Professeur Mahougnon Kakpo, ce thème visait à corriger le discours négatif et dévalorisant souvent tenu à propos du Vodun. Florent Couao-Zotti, conseiller technique à la culture du Ministre du tourisme, de la culture et des arts, a souligné l'importance de ce colloque pour comprendre l'influence du Vodun dans les sociétés issues de la déportation des Africains. Il a noté que le Vodun a joué un rôle clé dans la préservation de l'identité culturelle et sociale de ces communautés à travers l'art, un élément d'identification et de cohésion.

Les interventions lors du colloque ont mis en lumière l'influence du Vodun non seulement sur les expressions artistiques et culturelles, mais aussi sur la promotion de la cohésion sociale. Le Professeur Kakpo a également noté que l'enthousiasme autour de ce colloque et la richesse des débats témoignent de l'importance scientifique de ce festival, qui va bien au-delà des simples festivités populaires.

Cependant, cette première édition n’a pas été sans accrocs. Malgré le succès global, certaines frustrations ont été exprimées par la population, notamment concernant l'accès limité à certains sites de la parade des masques. De plus, des lacunes dans la communication et la diffusion des informations ont été relevées, laissant certains spectateurs déçus de ne pas avoir pu pleinement profiter de l'événement. Cette édition étant considérée comme un test, des ajustements sont prévus pour améliorer l'organisation des futures éditions.

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